Anne Gérard
Dessin, Peinture

Une improvisation heureuse
Le travail d’Anne GÉRARD se compose de différentes séries, qui ne sont jamais closes, et qu’elle reprend parfois des années plus tard. Chacune d’elle est déterminée par un protocole de travail précis, mais qui laisse quand même la part belle à une improvisation heureuse ou en tout cas, qui prévoit un télescopage entre l’intention et l’imprévu. Il y a comme une nécessité à confronter les gestes préméditées et volontaires de la peinture aux «accidents», aux traces incontrôlées, et autres fruits du hasard. Elle ne cherche pas à être totalement dans la maîtrise, et aime se laisser surprendre par la réaction des matériaux, combinée aux gestes. Il y a même une forme de jubilation à faire des « expériences » et à observer ce qui va se passer sous ses yeux.
Toutes les séries sont traversées par des notions de contradiction, d’ambivalence. Cela se retrouve dans l’opposition entre programme et hasard, mais aussi dans le rapport entre des éléments dessinés et des taches, des ectoplasmes qui viennent envahir la feuille et semblent vouloir manger le blanc du papier. Couleur contre noir et blanc. Fluidité et transparence de l’encre, contre sécheresse du dessin précis et laborieux. Liberté et rigueur. Fugacité et lenteur.
L’intime, l’infime, le presque rien reviennent inlassablement dans son travail.
Lampes, chaussures, ventilateurs, passoires. Elle dessine les choses du monde qui l’entoure pour aller vers une poésie du banal avec une tonalité humoristique légèrement décalée.
Dans le jeu des contradictions, il y a la double lecture que l’on peut faire des œuvres. Car sous l’apparence d’un bonheur un peu convenu, il y a une forme de violence contenue et de mélancolie.
Série Les Intérieurs
Ici, la précision de la représentation est mise à mal par la technique elle-même : le dessin précis au feutre est dans un second temps transféré sur une feuille enduite de colle. Il en résulte des zones flous où la colle en trop grande quantité a « bavé », d’autres où le dessin « disparaît » car elle a séché trop vite. Dans cette série, il plane une ambiance qui se veut rassurante, et qui frôle pourtant le malaise. Aucun signe de présence humaine dans ces salons rococo et ces chambres d’hôtel à la décoration chargée. Tentures, papier peint, rideaux, tapis, le motif du tissu d’ameublement est ici omni présent. Scènes de campagne, parties de chasse, ornements floraux, une certaine mièvrerie dans le choix du motif et sa répétition à la limite de la saturation, tente de nous raconter une fable finalement bien plus dérisoire qu’insouciante.
Série Les Serial Killer aiment les plantes vertes
Dans cette série, le végétal est convoqué dans le monde domestique. Les plantes en pot, les fleurs malhabiles, les tiges chétives tentent une percée entre meubles et ustensiles, formes étranges et lacs colorés qui envahissent la feuille. Il est aussi question d’une violence qui n’en a pas l’air, d’une douceur qui n’en est pas non plus. Fragile équilibre.
Série SAFE
Légèreté de la bouée, profondeur des fonds. Elle flotte sur le blanc de la feuille et vient se heurter à des formes « informes », des résidus de couleur, des projections de peinture. Une bouée… Jeux d’eau dans la chaleur l’été. Brassards, bouée canard. Traverser. Atteindre la rive de l’autre côté. Avancer quoi qu’il advienne.
Biographie
Née en 1965. Vit et travaille à Nice.
Expositions personnelles (sélection)
2021 L’état des choses, Galerie G, La Garde
2019 Intérieurs Jour, chez Lola Gassin, Nice
2017 Safe, Galerie Anne Perré, Rouen
Pôle Culturel Chabran, Draguignan
De l’autre côté, Pôle Saint Exupéry, Le Beausset
2015 Collection Capsule, galerie Mansart, Paris
L’herbe sous les pieds, galerie Anne Perré, Rouen
Cendrillon passe au rouge, Le Bel Œil, Nice
2014 Une ombre au tableau, galerie Laureen Thomas, Cagnes/Mer
2013 Vie, mode d’emploi, galerie Martagon, Malaucène
2011 Arrêt momentané de l’image, La Conciergerie, Nice
2009 Chez Max, Nice
2008 Etes-vous bien adapté à la vie moderne ? Galerie Norbert Pastor, Nice
2007 White Spirit, Galerie des Ponchettes, Nice
2006 Une maison, une saison, Bordeaux
Pourquoi s’en empêcher ?, Galerie Norbert Pastor, Nice
2004 Collège Port Lympia, Nice
2003 Galerie du musée, Villeneuve Loubet
2001 La stratégie du fantôme, Galerie Alain Couturier, Nice
Expositions collectives (sélection)
2020 Oh! Oh! Oh!, Expo en ligne
Voici l’été, le 109, Nice
1 m de distance, galerie Eva Vautier, Nice
2019 Nopoto, atelier Patrick Frega, Nice
2018 Nopoto, atelier Patrick Frega, Nice
Parcelles, galerie Martagon, Malaucène
100TITRES, Le Bel Oeil, Nice
Nothing to sell here, collection d’artistes, Vidéochroniques, Marseille
2017 Nizza, Burggalerie, Stolberg, Allemagne
Éclairage Public, Le 109, Nice
2016 Le Palais des Egos Étranges, galerie Eva Vautier, Nice
Pas si Love, galerie Bertrand Gillig, Strasbourg
White and see, la stratégie du blanc, Galerie Caroline Tresca, Paris
2015 Artistes à la UNE pour la liberté, palais de Tokyo, Paris
Absence animée, galerie Caroline Tresca, Paris
DDessin, cabinet de dessins contemporains, galerie Anne Perré, Paris
Mariage heureux, musée des Arts et Traditions Populaires, Draguignan
2014 Galerie Maud Barral, Nice
Été Contemporain Dracénois, Draguignan
Format Raisin, espace Vallés, Saint Martin d’ Héres
2013 Galerie Maud Barral, Nice
2012 Galerie Maud Barral, Nice
Format Raisin, Galerie Martagon, Malaucène
2011 Ici Nice, Les Abattoirs, Chantier Sang Neuf, Nice
2008 Slick08 Art Fair, stand de la galerie Norbert Pastor, Paris
Le 6 rue Fodéré, la maison, galerie singulière, Nice
2007 Mythologie de la Mode, galerie des Remparts, Toulon
2006 Avatars, galerie Soardi, Nice
Galerie Norbert Pastor, Nice
Cabinet Névrotique, Villa Cameline, Nice
2005 Low Tech, Villa Arson, Nice
Cabinet Érotique, Villa Cameline, Nice
Regard sur la mémoire, Valbonne, France
2003 Coup de cœur, galerie de la Marine, Nice
2001 Galerie Martagon, Malaucéne